2016, 2018, 2019, les rapports se succèdent et pointent les dysfonctionnements des mesures de protection des majeurs. Après la réforme de 2007, celle de 2019 ne répond toujours pas au besoin d’une prise en charge globale. Tel est postulat de départ de ce dossier-reportage sur la prise en charge des personnes protégées.
Basée dans le centre-ville de Marseille, l’Association tutélaire de protection Méditerranée (ATP13), adhérent à la FNAT, accompagne 1 800 majeurs protégés. Elle a ouvert ses portes au bimensuel d’actualité sociale “Lien Social” pour partager une journée ordinaire de mandataire judiciaire. Le magazine a recueilli la parole de professionnels ayant reçu délégation du service MJPM pour accompagner les personnes protégées et à ces dernières à l’occasion de permanences et RDV physiques dans les locaux du service.
Ce reportage présente comment les mandataires protègent, gèrent, accompagnent les personnes protégées… “sans baguette magique” partant du constat que si sur le papier, les mandataires judiciaires à la protection des majeurs doivent accompagner vers l’autonomie, sur le terrain, ils gèrent des situations complexes sans être des “magiciens”
- Théoriquement, leur mission consiste à protéger les biens et/ou la personne du majeur protégé. Au-delà de prévenir le surendettement, la spoliation ou la maltraitance, l’objectif fixé par la loi est l’accompagnement dans les actes de la vie civile, « faire avec » pour les mesures de curatelle, « faire pour » en cas de tutelle. Quelle que soit la situation, elles sont censées favoriser l’autonomie. Pas évident quand chacune accompagne soixante-cinq personnes… le tout pour un salaire mensuel de 1 300 euros en début de carrière.” relève la journaliste.
- « Normalement nous devrions faire du travail social. Nous n’en avons pas le temps » ; « Avec soixante à soixante-dix suivis sur tout le département, j’avais l’impression de faire de l’abattage. » regrettent les professionnels de terrain délégué mandataire.
- « Sans protection, je crois que je n’aurais plus d’appartement », dit Sonia personne protégée.
Concernant la suite des 104 propositions d’évolution du dispositif du rapport de Anne Caron Déglise en faveur de « la construction d’un accompagnement des personnes les plus vulnérables dans une logique de parcours individualisé », le magazine relève que “suite à ce travail, le gouvernement a annoncé haut et fort l’ouverture du droit de vote et du mariage aux majeurs protégés… Une évolution qui n’apporte pas de solution, mais ne coûte pas un rond.“
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